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Le temple d’Apollon à Delphes

Le monument du IVe s. av. J.-C. et les comptes de sa construction

par Virginie Mathé, docteur en Langues, histoire et civilisations des mondes anciens, et Jean-Charles Moretti, CNRS, IRAA

Mardi 22 février 2011, de 14 h à 17h.
Maison de l'Orient et de la Méditerranée, 7, rue Raulin, 69007 Lyon, 4ème étage, Salle Joseph Reinach (G 401B).

Très peu de temps après la destruction accidentelle du temple du vie siècle, l’amphictionie pyléo-delphique décide d’élever une nouvelle demeure pour Apollon. Le chantier, qui débute probablement en 366 et s’achève sans doute dans les années 320, est bien connu grâce à une situation documentaire exceptionnelle : on dispose à la fois de la ruine de ce grand temple dorique et d’une centaine d’inscriptions relatives à sa construction.
Les vestiges sont suffisamment abondants pour que l’étude architecturale du monument soit possible. F. Courby y avait ainsi consacré la première partie de sa publication de 1927 sur la terrasse du temple. À l’été 2010, E. Hansen a fait aboutir les recherches qu’il avait menées avec P. Amandry en publiant un nouveau volume des Fouilles de Delphes entièrement voué au temple du ive siècle.
Les inscriptions, quant à elles, sont dans leur grande majorité des copies gravées sur la pierre de comptes émanant de quatre collèges différents, tous intéressés à la construction du nouvel édifice. Le corpus, rassemblé une première fois en 1932 par É. Bourguet, a été largement modifié par les travaux de P. de La Coste-Messelière, de J. Pouilloux, de G. Roux, de J. Bousquet et de P. Marchetti, ce qui a conduit J. Bousquet à en donner une seconde édition, traduite et commentée, en 1989. Depuis, plusieurs articles de P. Marchetti et de J.-Fr. Bommelaer ont invité à des relectures partielles. Cette documentation financière, qui livre de nombreux renseignements sur le financement des travaux, sur leur coût et sur les hommes qui travaillent sur le chantier, constitue l’une des sources les plus disertes de l’histoire économique et sociale du monde grec.
Au cours de ce séminaire, vestiges et textes seront présentés conjointement. En dressant un tableau de l’état actuel de la recherche, on montrera combien l’analyse architecturale et l’étude épigraphique se nourrissent l’une l’autre. Au-delà des problèmes de vocabulaire et de chronologie, une question de méthode se pose : comment parler d’un édifice qu’on connaît seulement par ce qu’il en reste quelque 2400 ans après sa construction et par le discours comptable des administrateurs du chantier ?

Responsable :
Jean-Charles Moretti